Années de réalisation : 2024 - 2025
Responsable du projet : Marie-Ève Blackburn
Les violences conjugales, amoureuses et intimes constituent un enjeu de santé et de sécurité publique majeur au Québec, aggravé par les effets de la pandémie. Bien que souvent invisibles, ces violences touchent une part importante de la population : 40 % des femmes et 26 % des hommes ayant été en relation intime en auraient été victimes. Les répercussions dépassent le couple, affectant notamment les enfants, dont l’exposition à la violence conjugale (VC) constitue une forme de maltraitance fréquente, souvent non signalée.
Les personnes intervenantes psychosociales dans les réseaux de la santé et des services sociaux occupent une position stratégique pour repérer, soutenir et orienter les personnes concernées par la VC, qu’il s’agisse des victimes, des témoins ou des personnes autrices. Leur relation de proximité, souvent fondée sur la confiance, en fait des acteurs clés de la prévention et de l’intervention. Or, malgré leur rôle central, plusieurs personnes se sentent impuissantes et mal outillées pour intervenir adéquatement.
Une consultation menée auprès de ces professionnel(le)s dans le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ) met en lumière divers obstacles : manque de formation adaptée, outils théoriques peu ancrés dans la réalité du terrain, isolement professionnel et lacunes dans le transfert de connaissances. Ces défis nuisent à leur capacité d’agir efficacement auprès des personnes exposées à la VC.
Pour renforcer l’action de ces intervenant(e)s et améliorer la réponse aux situations de violence, il est essentiel de codévelopper avec elles et eux des outils de dépistage et d’intervention concrets, fondés sur les données probantes et ajustés aux contextes réels de pratique. Une telle démarche peut non seulement améliorer la détection de la VC, mais aussi contribuer à la prévenir en amont.
Ce projet a comme objectif principal de répondre aux besoins manifestés par le CIUSSS du SLSJ en codéveloppant des outils efficients et accessibles à l’ensemble du personnel d’intervention psychosociale de ses services et directions. Ces outils auront comme but d’augmenter leurs connaissances, mais aussi de dépister et d’intervenir adéquatement dans des situations présumées ou avérées de VC. Pour y parvenir, deux objectifs spécifiques sont proposés : 1) coconstruire, PAR et POUR le personnel d’intervention psychosociale du CIUSSS du SLSJ, des outils adaptés spécifiquement aux situations de dépistage et d'intervention en contexte de VC, et 2) codévelopper des stratégies visant à maximiser le déploiement des outils afin d'assurer leur pleine efficacité.
Afin de répondre aux objectifs du projet, une approche de recherche participative inspirée de l’innovation ouverte a été retenue. Cette méthode favorise l’interaction entre les savoirs issus de la recherche, de la pratique, de la conception et de l’usage. En plaçant les personnes utilisatrices — ici les intervenant(e)s psychosociaux(-ales) du réseau de la santé — au cœur du processus, l’innovation ouverte permet de cocréer des outils véritablement adaptés à leurs réalités.
Une cellule d’innovation sera constituée dès le début du projet. Elle regroupera l’équipe de recherche, des intervenant(e)s de divers programmes du CIUSSS du SLSJ, des collaborateur(-trice)s du CIUSSS et d’autres personnes clés. Ce groupe misera sur la diversité et la complémentarité des expertises. Les rencontres seront animées à l’aide de techniques inspirées du Design Thinking et de l’approche Kinno 360, favorisant la créativité, la réflexion critique et la collaboration.
Quatre rencontres structurées jalonneront le projet. La première permettra de comprendre les enjeux et de prioriser les besoins en matière de dépistage et d’intervention en contexte de VC. La deuxième visera à analyser les outils existants, imaginer des solutions innovantes et les prioriser. Lors de la troisième rencontre, des prototypes d’outils seront cocréés avec les membres de la cellule. Enfin, une quatrième rencontre servira à tester, bonifier et planifier le déploiement des outils.
Hélène Brassard, Marie-Ève Blackburn, Marjolaine Tremblay
CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean
Trois personnes collaboratrices qui sont des agents de planification, programmation et recherche (APPR) au CIUSSS du SLSJ
Cochercheuses universitaires
Autres partenaires de réalisation
Subvention engagement partenarial du CRSH.
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