Projets et publications

Problématique

La migration des jeunes hors des régions périphériques a fait l’objet de plusieurs recherches au cours des années (Gauthier, 1997; Gauthier et coll., 1996; Girard et coll., 2002). Autrefois associé au concept « d’exode des jeunes », le concept de migration a désormais une connotation plus positive ou moins irréversible et « fait plutôt appel au rôle d’acteur social du jeune à l’âge de la socialisation, de la formation de l’identité et de la transition vers la vie d’adulte » (Girard et coll., 2006, p. 13). La migration se rapporte au fait de changer de résidence, de manière permanente ou temporaire, et comporte une dimension temporelle (durée) et spatiale (distance) (Richard, 2017). Un(e) jeune qui migre maintiendra davantage un lien avec son milieu d’origine, alors que celui ou celle qui s’exile le fuit. Reliée au processus de socialisation, la migration peut, en effet, être perçue comme un moyen et une condition qui permettent d’accéder à divers apprentissages, qu’ils soient formels ou informels, nécessaires dans le monde contemporain (Gauthier, 1997).

Certaines régions, telles que le Saguenay–Lac-Saint Jean (SLSJ), présentent des taux de migration plus négatifs que d'autres et ont amené des chercheur(-euse)s à se questionner sur les raisons qui poussent les jeunes à les quitter (ex. Blackburn et coll., 2017). Il apparaît, entre autres, que les jeunes qui migrent, de façon définitive ou non, sont généralement plus performant(e)s à l’école et présentent des valeurs moins traditionnelles (Blackburn et coll., 2017; Laberge et coll., 2004). Des stratégies régionales de valorisation de la vie au SLSJ ont même été mises en place au cours des années (MigrAction et la campagne Ici c'est possible!) afin d'augmenter le sentiment d'appartenance.

Selon Place aux Jeunes, la situation semble avoir évolué depuis. En plus de voir apparaître des bilans migratoires positifs, certain(e)s jeunes semblent préférer entreprendre leurs études supérieures dans leur région natale ou prévoient un retour dans celle-ci après leur diplomation. Cependant, aucune recherche ne permet d’alimenter les hypothèses à l’égard de l’évolution des représentations sociales des jeunes à l’égard de leur désir d'enracinement. En les connaissant davantage, il sera possible de mettre en place des alternatives pour les inciter à y rester, permettant dès lors au SLSJ de profiter de leurs talents et de leurs compétences.

Objectifs

Ce projet de recherche exploratoire porte sur les représentations des jeunes sur la région du Saguenay et sur leurs intentions de migrer ou non.

Les objectifs spécifiques de cette recherche sont :

• Décrire les représentations sociales de jeunes saguenéens à l’égard du Saguenay-Lac-Saint-Jean;
• Documenter leur désir d'enracinement au SLSJ et les raisons qui les amènent à songer ou non à migrer.

Méthode

Cinq groupes de discussion auprès de jeunes inscrit(e)s au deuxième cycle du secondaire dans le secteur Saguenay-Le-Fjord ont été réalisés.

Un total de 45 jeunes de 4e et 5e secondaires ont été interrogé(e)s lors de groupe de discussion (24 filles et 21 garçons)

Cinq écoles ont été visitées :

• École secondaire de l’Odyssée Dominique-Racine (Chicoutimi);
• École secondaire Charles-Gravel (Chicoutimi-Nord);
• École secondaire des Grandes-Marées (LaBaie);
• École primaire et secondaire Fréchette (Anse-St-Jean);
• École polyvalente Arvida (Jonquière).