Années de réalisation : 2023 - 2024
Responsable du projet : Marie-Ève Blackburn
Selon les données annuelles de Statistique Canada (2021) concernant l’insécurité alimentaire, au Québec, 11,3 % des personnes âgées entre 18 à 24 ans ont vécu de l’insécurité alimentaire modérée ou grave, comparativement à 8,6 % pour la population générale. Pour Statistique Canada, l’insécurité alimentaire signifie le fait de manquer ou de craindre de manquer de nourriture faute d’argent. Cette insécurité est jugée modérée lorsque la personne diminue involontairement la variété, la quantité et la qualité de ses aliments et grave lorsqu’elle doit se priver régulièrement de nourriture. Les deux situations doivent être dues à un manque d’argent. Dans cette perspective, un certain consensus scientifique émerge relativement au lien qui unit l’insécurité alimentaire et le manque de ressources financières d’une personne ou d’un ménage (Tarasuk et coll., 2020). Il faut souligner que les ressources financières de la majorité (65 %) des ménages qui vivent de l’insécurité alimentaire proviennent d’un faible revenu d’emploi. Ainsi, les ménages monoparentaux, les personnes issues de l’immigration, les personnes âgées de 60 à 64 ans vivant seules et les personnes issues des Premières Nations sont les groupes les plus vulnérabilisés (Tarasuk et coll., 2020). Or, malgré qu’un pourcentage important de personnes âgées entre 18 et 24 ans vivent de l’insécurité modérée ou grave, la littérature scientifique semble s’attarder peu spécifiquement à ce groupe d’âge comparativement aux jeunes enfants et aux personnes âgées.
Les résultats de recherches empiriques soulignent l’importance de s’attarder à l’insécurité alimentaire vécue par les populations étudiantes considérant les impacts négatifs sur leur réussite scolaire et leur santé (Patton-Lopez, 2014; Payne-Sturges et coll., 2018; Goldrick-Rab et coll., 2018; Martinez et coll., 2020; Weaver et coll., 2020).
Les résultats escomptés seront l’obtention d’un portrait de l’insécurité alimentaire vécue au Cégep de Jonquière et une formulation de recommandations afin d’améliorer leur situation.
L'objectif général est de documenter, avec le soutien de l’AGEECJ, l’insécurité alimentaire vécue par les personnes étudiantes du Cégep de Jonquière et les conséquences qui y sont associées.
Les objectifs spécifiques sont :
Pour atteindre ces objectifs, nous avons choisi une méthodologie d’une étude de cas unique, soit le Cégep de Jonquière incluant ses environs, et mixte de recherche, car la complémentarité entre un questionnaire et les entrevues semi-dirigées peut permettre d’élaborer certaines explications relatives aux situations vécues de l’insécurité alimentaire et d’approfondir le déploiement de stratégies alimentaires utilisées ou pas par le groupe ciblé (Bryman, 2006; Briand et Larivière, 2020).
Camélia Dubois, Émilie Gaudreau Lavoie, France Desjardins, Marie-Ève Blackburn, Patrick Lepage
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