Projets et publications

Problématique

Plusieurs travaux ont documenté l'impact direct de l'immigration sur la vie des jeunes personnes issues de familles immigrantes (Potvin et Leclercq, 2010). Ces dernières se retrouvent souvent confrontées à une multitude de défis, à la fois personnels et environnementaux, et endossent fréquemment le rôle d'intermédiaire entre l'école et leur famille immigrante. Il existe toutefois peu de données scientifiques concernant les retombées qui en découlent lorsqu’il est assumé par des jeunes personnes britanno-colombiennes. Il y a donc lieu de se poser la question de recherche suivante :

Quelles sont les répercussions personnelles et environnementales perçues du rôle d’intermédiaire par les jeunes immigrant(e)s envers leur famille et leur institution scolaire?

L’originalité de cette recherche se trouve dans le fait qu’il s’agit de la première portant sur ce phénomène auprès de jeunes britanno-colombien(ne)s, les études recensées étant réalisées dans d’autres provinces canadiennes (ex. Magnan et coll., 2017; Potvin et Leclercq, 2010) ou dans d’autres pays (ex. Nesteruk et coll., 2015). Ce projet permettra également de contribuer à aider les personnes intervenantes qui gravitent autour de ces jeunes à mieux appuyer les enjeux vécus par les jeunes immigrantes et immigrants et à proposer des pistes d’action visant à les amoindrir (Nesteruk et coll., 2015; Selimos et Daniel, 2017).

Objectifs

Le projet vise à documenter, dans une perspective écologique, quelles sont les répercussions personnelles et environnementales perçues du rôle d’intermédiaire par les jeunes personnes immigrantes francophones envers leur famille et leur institution scolaire. Plus spécifiquement, les objectifs sont :

1. Décrire les manifestations du rôle d’intermédiaire de jeunes personnes immigrantes;
2. Comprendre les répercussions personnelles et environnementales perçues découlant de ce rôle;
3. Documenter les retombées d’un processus méthodologique visant à documenter le phénomène à l’étude.

Méthode

Dans le cadre de ce projet, 10 jeunes personnes immigrantes francophones sont recrutées pour participer à des ateliers de type Art Peace se déroulant sur une période de trois jours divisés en trois étapes. La première étape est celle de la recherche, durant laquelle le développement d’un espace de confiance propice au dialogue est mis en place. L’étape de la recherche comprend des jeux de rôle, une stimulation créative et la création d’œuvres pour que les jeunes puissent exprimer leur vécu par rapport à la thématique à l’étude. Un photographe sur place prend des photos durant les activités. Celles-ci sont ensuite imprimées et intégrées par les jeunes dans une création artistique de leur choix. La deuxième étape est celle de l’exposition où sont invités les parents et le personnel scolaire. Les jeunes y présentent leurs œuvres. Elles et ils doivent aussi décrire leurs inspirations et leur ressenti à la suite de l’exposition. La dernière étape est celle de la réflexion. Durant celle-ci, les jeunes, les parents et le personnel scolaire sont invités à participer à une discussion plus large sur ce que vivent les jeunes personnes issues de l’immigration. Cette étape vise à sensibiliser davantage les personnes présentes au phénomène à l’étude. En amont, pendant et en aval des ateliers, diverses collectes de données sont réalisées (questionnaire, entrevue) auprès des jeunes, des personnes animatrices et de leurs parents.